LE CONSOMME LOCAL : une théorie loin la réalisation

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L’autosuffisance alimentaire a toujours été une épine dans le pied des différents régimes qui se sont succédé. De Senghor à Macky Sall, en passant par Diouf et Me Wade, aucun président n’est parvenu à mettre le Sénégal sur les rails de l’autosuffisance alimentaire. S’il en est ainsi, estime l’Économiste, Ibrahima Athie, c’est parce que, la chaîne qui va de la production à la consommation n’a jamais fait l’objet d’une politique sérieuse et rigoureuse de la part de l’État.

Spécialiste des chaînes de valeur, M. Athie, qui était l’invité de Lr du Temps, ce dimanche, pense qu’il faut nécessaire une politique alimentaire si l’on veut atteindre l’autosuffisance. « Il faudrait que nous nous fixions des objectifs de politiques alimentaires. Cela suppose que l’on établisse une stratégie claire de politique alimentaire. C’est ça qui nous manque. Aujourd’hui, je ne suis pas au courant d’une réflexion globale pour dire ce que nous voulons consommer.

Comment nous allons le produire ? Comment nous allons le transformer ? », a-t-il déploré. Pourtant, a-t-il indiqué, « Les principaux outils pour atteindre l’autosuffisance existent. Mais une politique holistique pour aller vers la souveraineté alimentaire, pour le moment, n’existe pas ».

Dans le domaine du riz, des progrès essentiels ont été noté dans la production et dans la consommation. « Comment en est-on arrivé à ce niveau ? Beaucoup pensent que l’on a mis plus d’engrais ou de semences subventionnés. Mais ce n’est pas le cas. C’est une mutualisation des interventions qui nous a permis cela. Il y a un moment donné, l’État a dit nous voulons aller vers l’autosuffisance en riz. Des partenaires, comme la coopération espagnole, japonaise et américaine, se sont investis et ont aidé les producteurs », a rappelé Ibrahima Athie.

Son co débatteur, Ibrahima Kane, est allé dans le même sens. Chargé de Programmes à Osiwa, M. Kane estime que c’est la forme de l’État identique à celle coloniale qui n’est pas propice à une souveraineté alimentaire. « Si l’on veut aller vraiment vers cette souveraineté dont on parle, il faut repenser l’État. Cela veut dire lui donner une nouvelle direction qui va nous permettre de savoir là où on veut aller. Repenser l’État, c’est également repenser le système éducatif. C’est le système éducatif qui peut nous amener à ces réflexions de souveraineté. », a-t-il déclaré.

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